Clohars Carnoët fin du 18è siècle : des cartes.

Jean-Baptiste Ogée, né le 25 mars 1728 à Chaourse (Aisne), mort le 4 janvier 1789 à Nantes, est un ingénieur géographe français du 18è siècle.

Fils d’un capitaine d’infanterie, Jean Ogée commence une carrière militaire dans la gendarmerie royale et participe aux campagnes de Flandre. En 1748, il entre dans l’administration des ponts et chaussées à Nantes, en qualité d’ingénieur géographe

Il a notamment écrit le Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne en 4 volumes, Nantes, 1778-1780. Ce livre a été complété et réédité par A. Marteville et P. Varin, Éditions Molliex, Nantes, Rennes.

Marchands d’oignons et de panais du cap près de Pont-Croix: gravure du début du XIXe siècle. Musée de Bretagne: 920.0068.3.

Dictionnaire historique et géographique de Ogée (1778-1780):

Le dictionnaire historique et géographique (1778) de Jean Ogée (1728-1789)

Ceux qui s’intéressent à l’histoire de la Bretagne apprécieront de pouvoir consulter en ligne (et télécharger au format PDF) la première édition (1778) du Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne en 4 volumes par Jean Ogée, numérisée en 2010, qui fit date dans l’historiographie de la région (le volume 1le volume 2le volume 3le volume 4).

 CLOHARCARNOET ; à 9 lieues & demie au Sud-Est de Quimper, son Evêché ; à 31 lieues & demie de Rennes ; & à 2 lieues de Quimperlé, sa Subdélégation & son ressort. Cette Paroisse releve du Roi : on y compte 2400 communiants. La Cure est à l’alternative. L’Abbaye de Saint-Maurice, fondée l’an 1148, ( voyez Saint-Maurice, ) est située dans Cloharcarnoët, au milieu de la forêt de Carnoët, qui appartient au Roi & contient environ mille quatre cents arpents de terrein planté en bois, & plus de six cents autres arpents en landes. Outre cette forêt & les landes dont on vient de parler, ce territoire renferme encore d’autres landes très-étendues, dont le sol paroît excellent, & qui feroient de bon rapport si elles étoient cultivées : mais le peu d’activité & d’industrie des habitants les font languir dans la misere, dans un pays où ils pourroient vivre avec aisance. Sa situation est très-avantageuse, il est borné au Sud par la mer, & à l’Ouest par la riviere de Laita qui est considérable en cet endroit, par le flux & reflux qui monte jusqu’à Quimperlé. Les maisons nobles, en 1390, étoient : le manoir Duplessis, au Sire de Ker-ymerch ; le Couet-Doueroz, à Pierre du Haut-Bois ; le Moëdic, à Henri Cadoret ; le manoir de Ker-guet-Glaffran & trois métairies, aux Moines de Saint-Maurice ; Ker-drenen, Coetmerech, Saffray, Ker-gaudoavan, Ker-haro, Rosco, le Quilien, Kerguen, Ker-elhornet, & Ker-yegar.

 SAINT-MAURICE-DE-CARNOET ; Abbaye de l’Ordre de Cîteaux ; à 10 lieues à l’Est-Sud-Est de Quimper, son Evêché ; à 31 lieues de Rennes ; & à 1 lieue & demie de Quimperlé.

 Cette maison, située près la riviere de Laita, à l’entrée de la forêt de Carnoët, fut bâtie, l’an 1170, par Saint Maurice, avec l’agrément du Duc Conan IV, qui, outre l’emplacement, donna encore plusieurs autres domaines à ce saint Religieux. Saint Maurice, premier Abbé & fondateur de ce Monastere, étoit né en la Paroisse de Loudéac, au diocese de Saint-Brieuc ; il tira tous ses Religieux de l’Abbaye de Langonnet, dont il avoit été ci-devant Abbé, & gouverna sagement son Monastere jusqu’au 5 Octobre 1191, jour de sa mort. Cette Abbaye a conservé le nom de son fondateur. Guillaume de Kerisper, Abbé de Saint-Maurice, fit faire, en 1407, le chour de l’Eglise & plusieurs ornements. Henri de Coestrieux fit faire les chaires en 1472 ; la belle Croix de vermeil, qui se conserve dans l’Abbaye, est due à l’Abbé Bizien de Kerampuil, qui la donna en 1505. Pierre du Vieux-Châtel, pourvu de cette Abbaye en 1583, fit travailler aux réparations des bâtiments de son Abbaye, qui avoient été très-négligés par ses prédécesseurs. Il étoit occupé de ces travaux, lorsque, pendant les horreurs de la Ligue en 1590, il fut tué par des paysans. La forêt de Carnoët appartient au Roi ; elle contient mille quatre cents arpents de terrein en futaie & taillis, & plus de six cents arpents en landes, où l’on pourroit faire avec succès des plantations, si le sol n’étoit pas propre au grain.

 On voit encore les vestiges de l’ancien château de Carnoët, qui avoit son parc avec sa forêt, anciennement appellée de Mendaon. Les Ducs y résidoient quelquefois. La forêt avoit alors plus de sept lieues de périphérie, & étoit entourée de douves & de murs dont on connoît encore la continuité. Ces douves & ces murs passoient la riviere de Laita, & renfermoient, du côté de Vannes, des bois taillis d’une étendue considérable, bien diminués depuis ce temps ; mais ce qui en reste dépend toujours de la forêt : ils sont appellés les bois du Duc, comme ces immenses clôtures sont appellées les murs du Roi. Dans les environs, on trouve plusieurs vestiges de retranchements.

Cadastre 1823 Clohars

Cadastre 1823.

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Carte de Bretagne par Ogée 1771

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Carte de Cassini du XVIIIe siècle

Petit port breton 18è siècle.